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Les Garnier des Garniers ou les "parsonniers"

"Il y a presque autant de GARNIER à Lissac, que de coquelicots dans les prés !"

C'est l'information que nous trouvons dans le bulletin de la Communauté de Communes de Lissac. Les Garnier sont en effet une très vieille famille de Lissac qui trouve ses origines au lieu-dit "les Garniers" et dont la réputation s'est construite sur des valeurs chrétiennes fortes, ancrées dans le territoire d'Allègre.

Mais qui étaient donc ces Garnier des Garniers ou ces "parsonniers" ?

chauffoir

"Parsonnier" un nom peu commun, que l'on ne trouve même pas dans le dictionnaire. Ce mot vient du vieux mot français "parçon" qui signifie portion, part. Il qualifie une personne qui prend part, participe.

 

 

 Un parsonnier était un membre d'une communauté agricole du Moyen-âge au seuil du XXe siècle, communauté très répandue dans le centre de la France. Ces communautés reposaient sur l'accord tacite des   individus les uns envers les autres et envers la communauté.

Nos Garnier des Garniers étaient donc des parsonniers, réunis en communauté autour d'un chef qui organisait l'exploitation collective d'un bien commun. La dernière de ces communautés a été juridiquement dissoute en 1912.

Les communautés se caractérisaient par la réunion sous un même toit de tous leurs membres unis par des liens familiaux. On y vivait "au même pot, au même sel et au même feu". Rien n'appartenait à personne, tout appartenait à tous. On exploitait en commun un patrimoine indivis, transmis intégralement de génération en génération. On y vivait en autarcie complète, les seules sorties consistaient à aller à l'église de la paroisse ou au marché pour vendre l'artisanat réalisé par les hommes. Le maître, chef de la communauté, était élu par les hommes et dirigeait jusqu'à sa mort. C'était généralement le plus âgé ou le plus expérimenté. Le rôle du maître était de diriger l'exploitation et de défendre les intérêts de la communauté. Il était le seul à connaître tous les détails de la situation financière de la communauté, et le montant de sa fortune était normalement secret. Outre le maître, la communauté se donnait une maîtresse, qui n'était jamais l'épouse du maître, et qui était choisie par les femmes parmi les femmes. Son rôle était de commander les travaux féminins (repas, cuisson du pain, fabrication du beurre, des fromages, éducation des enfants, soins des personnes âgées et des malades, garde du bétail et de la basse-cour). Le nombre des membres d'une parsonnerie était très variable mais généralement compris entre 20 et 60 personnes.

Leur habitation était constituée d'une grande salle commune et de plusieurs chambres individuelles. Dans la vaste pièce principale appelée "chauffoir", on faisait la cuisine, on prenait les repas en commun (tous les hommes d'abord, puis les femmes), on recevait, on passait la veillée. C'est dans cette pièce que couchaient le maître et les anciens, ainsi que les jeunes enfants. Chacune des autres pièces était attribuée à un couple. Tous les enfants dormaient ensemble, les garçons dans une pièce, les filles dans une autre.

Petit-pont-au-village-des-Garnier

Beaucoup de noms de lieu-dit demeurent liés à ces communautés. Il est en effet courant que des communautés de parsonniers aient laissé leur nom au lieu qu'elles habitaient. C'est notamment le cas des Garnier des Garniers. Dans ce petit hameau des Garniers, on peut d'ailleurs admirer la croix des Garnier sur le chemin de l'Estrade, en l'honneur de Marie-Anne Garnier devenue Soeur St Julien de St Joseph et le petit pont des Garniers sur la rivière la Gazelle, affluent de la Borne (ci-contre).

croix garnier

Sur la Gazelle étaient implantés deux petits moulins à écluse, dont l'un, le moulin de Thory ou de l'Ardaillou est resté dans la famille Garnier depuis deux cents ans. Ajourd'hui tous les moulins se sont tus. Louis Garnier, l'actuel propriétaire du moulin de Thory, se souvient que son père Lucien, dit l'Ardaillou, ancien maire de Lissac, a arrêté son moulin en 1962. Il existe de nos jours dans ce lieu-dit deux gîtes tenus l'un par Pierre Garnier, l'autre par Elie Garnier. Un livre d'or de la famille Garnier des Garniers à Lissac a également été écrit par Pierre Garnier en 1928.

Le lien généalogique entre ces familles des Garniers et notre propre ascendance est en cours de réalisation. Cependant, compte tenu de la proximité géographique de Lissac par rapport à La Chapelle Bertin et du nombre d'ascendants de notre famille nés à Lissac, il est impossible de ne pas trouver un lien direct.