La paire de boeufs
Ce n'est pas si vieux, les plus anciens se rappèlent de l'utilisation de la paire de boeufs pour toute sorte de travaux agricoles.
Jean Garnier de la commune de Lissac (ville historiquement à l'origine des Garnier en Haute-Loire) nous raconte l'histoire de son attelage préféré (Extrait).
" Permettez-moi de de faire l'historique de cette passion.
J'ai 69 ans, et j'ai travaillé avec une paire de boeufs Aubrac (Murat et Muscat). Je passais le rouleau, la herse et faisais le transport du fumier. C'était la plus belle paire de boeufs de la foire de la Saint-André au Puy-en-Velay en 1951.
Je me rappelle des paysans qui étaient fiers de leurs attelages et qui n'hésitaient pas à donner un coup de brosse avant de les sortir. L'apothéose de leur fierté était de réussir à tirer la batteuse d'un emplacement difficile, là où la paire de leur voisin avait calé!!
En 1953 est arrivé le premier tracteur, un TEA Fergusson. Les boeufs sont restés sur la ferme jusqu'à fin 1956, et en pensant même que le tracteur ne pourrait pas faire tous les travaux, mon père a acheté une paire de vaches Salers très docile. J'ai participé au dressage. Elles s'appelaient Violette et Pervenche.
A contrario des vaches, les boeufs s'achetaient dressés. Ils venaient pour la plupart (à pieds!!) de Lozère, de l'Aveyron ou du Cantal.
Dans notre région, les attelages de boeufs étaient presque tous des Aubracs, un peu plus lents que les Salers, mais plus résistants à la chaleur.
Pour les paires de vaches, c'était plus varié, on voyait même des croisées ou des « Mézines », une race pure du nom de la montagne la plus haute de Haute-Loire.
Cette race a complètement disparu. La race Aubrac a bien failli être dans le même cas. C'est aujourd'hui chez nous la race allaitante la plus en vogue.
Les noms des boeufs les plus usités sont : Ladet, Lebroux, Rousset, Doura, Froment, Clairon, Dragon..."