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Histoire de la femme en Haute Loire

L'histoire de la femme en la Haute-Loire

L'histoire de la femme en la Haute-Loire, tel est le thème de la conférence qui a eu lieu ce samedi, Martin de Framond, directeur des Archives Départementales nous raconte.

La femme a eu une très forte influence sur la religion et l'économie dans notre département. Au départ elle était soumise au droit romain « pater familias » c'est à dire qu'elle était sous l'influence directe de son époux, considérée comme un enfant. Cela n'a pas empêché la femme d'exercer une influence de tout temps dans la société altiligérienne.

Une forte influence dans la religion au Moyen-âge

Martin de Framond nous rappelle, entre autres anecdotes, que c'est une « matrone » (maitresse de maison) qui est à l'origine de la construction de la cathédrale du Puy. C'est aussi une femme païenne qui, selon la légende, a fait tuer en 650, l'évêque du Velay Agrève, lorsque celui-ci tentait de christianiser les villageois païens du département.

Une alliance se crée ensuite entre la gente féminine et le clergé, les évêques du Puy tiennent la première place, la femme reste derrière, elle est la maitresse de maison.

Aux XIIème et XIIIème siècle, à l'époque des troubadours, certaines grandes dames se libèrent, notamment sur Langeac. Dame de Meyronne, une femme noble et troubadour vivant vers Saugues, la seule qu'ait connu le département, chantait notamment qu'elle avait un amant.

Ensuite, vint le XVème siècle et le problème des maisons closes dans la ville du Puy, fermées à cause de la syphilis.


Un rôle éducatif sous l'ancien régime

La femme a également joué un rôle éducatif en Haute-Loire avec les différents ordres religieux féminins.

Mère Agnès Galland, qui vivait au monastère de Langeac, dans l'ordre des dominicaines "était une personne mystique, qui avalait du fiel et de la cendre. Elle est connue pour sa forte personnalité et mourut à 30 ans, épuisée de macérations, jeun, et de privations". Elle participa à l'ouverture des couvents, réservés auparavant aux filles nobles, aux filles du peuple.

Anne-Marie Martel, une jeune fille de bonne famille du Puy-en-Velay, créa son propre ordre religieux au service des pauvres, les Béates. Elle participa à l'éducation des jeunes filles du peuple mais aussi à leur apprendre à faire de la dentelle. On compta entre 1 000 et 1 500 béates dans tout le département dans les années 1850. Cet ordre diminua progressivement au profit de l'école laïque et obligatoire instauré par Jules Ferry à la fin du XIXème siècle.

Martin de Framond termine son récit en citant l'histoire des « Dames de Chamblas ». Il s'agit là de "deux dames nobles extrêmement pieuses, la mère et sa fille qui firent tuer leurs époux par des domestiques. Lors des procès des domestiques, ces dames furent citées comme témoin". Les domestiques furent guillotinés, mais les dames ne furent aucunement inquiétées.

La femme a eu une forte influence en Haute-Loire, notamment dans la religion du fait de la forte présence de l'église catholique dans notre département, ainsi que par les dentellières du Puy qui ont fait la renommée de la ville-préfecture, et contribueront encore à écrire les pages de l'histoire de la Haute-Loire.
Martin de Framond, directeur des Archives Départementales de la Haute-Loire.