Un mariage sur quatre était un remariage
Au XIXème siècle, seulement 2 couples sur 100 pouvaient espérer fêter leurs noces d'or, 1 homme sur 4 et 1 femme sur 5 était veuf (ou veuve) avant l'âge de 35 ans. A 45 ans, le veuvage touchait même 1 homme sur 2.
Aux conditions de vie difficiles, facteur de mortalité élevée, s'ajoutait le risque énorme pris par les femmes à chaque accouchement : 1 sur 10 y laissait la vie. Or une femme se trouvait enceinte tous les 15 à 20 mois. A ce rythme, le pays aurait risqué le dépeuplement si l'on ne s'était pas remarié illico. Dans les six mois, un homme avait retrouvé une mère pour ses enfants. Les femmes devaient attendre 9 mois, au cas où le défunt aurait laissé un héritier supplémentaire, ce qui n'empêchait pas certaines de s'y prendre à l'avance. Le futur époux était parfois choisi avant même que le premier ait eu le temps d'être enterré.
Ces pratiques ne choquaient personne et un mariage sur quatre était en fait un remariage. Pour ceux qui jouaient de malchance, une troisième noce était possible. Dans la Meuse, un paysan malheureux connut cinq mariages et cinq veuvages.
En revanche, le divorce était exclu. Il faudra attendre que Napoléon en ressente la nécessité personnelle pour le faire inscrire dans le code civil (l'impératrice ne pouvant lui donner d'héritier).